La technologie du V�tiver Un outil contre la d�gradation et la d�sertification de lenvironnement au S�n�gal. Une adaptation du document pr�par� par le Dr. Paul Truong Centre des sciences des ressources Queensland D�partement des ressources naturelles Brisbane, Australie. |
Table des mati�res 1.0 Introduction |
1.0 Introduction |
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Bien
que le V�tiver(Vetiveria zizanioides) soit
utilis� pour des besoins de protection de la terre
depuis une cinquantaine dann�es, son impact r�el
sur la conservation des sols et des eaux ne sest
vraiment fait ressentir que tard dans les ann�es 80
gr�ce � la campagne de promotion initi�e par la Banque
Mondiale. Le V�tiver (VGT) avait �t� initialement d�velopp� en vue dassurer la conservation des sols et des eaux dans les terres agricoles. Bien que cette application joue toujours un r�le vital dans les terres agricoles le v�tiver, dot� de ses caract�ristiques morphologiques, physiologiques et �cologiques uniques comprenant son degr� de tol�rance aux niveaux �lev�s de m�taux lourds ainsi quaux mauvaises conditions, joue un r�le essentiel dans le domaine de la protection de lenvironnement et de la r�habilitation des terres. |
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2.0 Le V�tiver : Quel r�le joue-t-il et quel est son mode de fonctionnement? |
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Le
V�tiver est un moyen tr�s simple, pratique, peu cher,
demandant tr�s peu dentretien et tr�s efficace,
servant � la conservation des sols et des eaux, au
contr�le des s�diments ainsi qu� la
stabilisation et � la r�habilitation des terres. De par
sa nature v�g�tale il ne d�truit pas
lenvironnement. Lorsquils sont plant�s en rang�es le long des contours, les plants de v�tiver formeront une haie tr�s efficace pouvant ralentir et r�pandre les eaux de ruissellement, r�duire l�rosion des sols, conserver lhumidit� du sol et retenir les s�diments sur place. Bien que nimporte quelle haie soit en mesure de faire cela le v�tiver, pour des raisons li�es � ses caract�ristiques morphologiques et physiologiques uniques pr�c�demment mentionn�es, est capable de le faire mieux que tous les autres syst�mes ayant �t� test�s. En outre, le syst�me racinaire extr�mement profond et �pais du v�tiver se noue au sol et en m�me temps le rend difficile � d�loger au moment des flots � haute v�locit�. Ce syst�me racinaire tr�s profond � croissance rapide fait �galement du v�tiver une plante tr�s r�sistante � la s�cheresse et hautement appropri�e pour la stabilisation de pentes raides. |
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3.0 Caract�ristiques sp�ciales du v�tiver |
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3.1 Caract�ristiques morphologiques |
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3.2 Caract�ristiques physiologiques |
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3.3 Caract�ristiques �cologiques |
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Bien
que le v�tiver soit tr�s r�sistant aux conditions
extr�mes de sol et de climat comme nous lavons
pr�c�demment mentionn�, il ne tol�re par contre
absolument pas lombre. Lombre va r�duire sa
croissance et dans des cas extr�mes pourrait m�me �
long terme �liminer le v�tiver. Donc le v�tiver a une
meilleure croissance � lair libre mais il se
pourrait que dans sa phase de constitution un contr�le
des mauvaises herbes soit n�cessaire. En outre, en raison de ces caract�ristiques-l�, le v�tiver peut �tre consid�r� comme plante pionni�re dans les terres perturb�es. Dabord le v�tiver stabilise le terrain sujet � �rosion (en particulier les pentes raides), ensuite il am�liore son micro-environnement afin que les autres plantes spontan�es ou sem�es puissent s�tablir plus tard. Si les esp�ces locales plant�es ou envahies telles que les arbres ou les arbustes sont plus hautes que le v�tiver, ces plantes-l� donneront de lombre au v�tiver, r�duisant ainsi sa croissance et � la longue (si cela est souhait�) pourraient se substituer au v�tiver comme principal agent stabilisant. Des r�sultats en provenance dAustralie et dailleurs ont d�montr� quen lespace de deux ans les esp�ces locales peuvent envahir et r�duire de fa�on substantielle la croissance du v�tiver. Par cons�quent le v�tiver est hautement appropri� dans les cas de r�habilitation des terres en combinaison avec les plantes locales. |
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3.4 Caract�ristiques g�n�tiques |
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Il
existe trois esp�ces de v�tiver utilis�es dans la
conservation des sols dans le monde: Veteviria
zizanioides, V. nigritana and V. nemoralis. V. nigritana est originaire d Afrique du Sud et son application est principalement circonscrite � ce sous-continent. V. nemoralis est originaire de la Tha�lande et est utilis� � grande �chelle dans la couverture de toits de chaume depuis des si�cles et sert depuis une p�riode r�cente � la conservation des sols. Ces deux esp�ces sont des vari�t�s � graines, par cons�quent leur application devrait se circonscrire � leurs terroirs respectifs. Deux g�notypes de V. zizanioides sont utilis�s dans la conservation des sols et des eaux ainsi que dans la stabilisation des terres en Inde:
Alors que le g�notype � graine nest utilis� que dans le nord de l Inde, le g�notype m�ridional infertile est le principal v�tiver utilis� dans la production dhuiles essentielles et est utilis� dans le monde entier pour la conservation des sols et des eaux ainsi que pour la stabilisation des terres � cause de ses caract�ristiques uniques et enviables mentionn�es plus haut. Des r�sultats r�cents du Programme dIdentification du V�tiver ont montr� que la plupart des vari�t�s cultiv�es test�es (88%) appartenaient � un clone unique du V.zizanioicles infertile. Parmi ces vari�t�s on trouve: Monto (Australie), Sunshine (USA), Vallonia (Afrique du Sud). La cons�quence qui en r�sulte est quune fois le g�notype identifi� toutes nos recherches, d�veloppements et applications peuvent �tre partag�s avec le monde entier. En guise dexemple, �tant donn� que toutes les recherches effectu�es en Australie sur le v�tiver �taient bas�es sur la vari�t� Monto, tous les r�sultats australiens qui ont fait lobjet dune publication peuvent �tre appliqu�s en toute confiance dans lIb�rie lorsque les vari�t�s Vallonia (Afrique du Sud) ou Sunshine (USA) sont utilis�es. Le r�sum� du champ dadaptabilit� du v�tiver est pr�sent� dans le tableau 1. |
Tableau 1: Champ dadaptabilit� du v�tiver en Australie et dans d autres pays |
Australie | Autres pays | |
Mauvaises conditions de sols | ||
Acidit� | pH 3.3 | pH 4,2 (niveau soluble �lev� d Al) |
Niveau dAl (Al Sat.%) | Entre 68% 87% | |
Niveau de Mn | > 578 mgkg-1 | |
Alcalinit� (hautement sodique) | pH 9,5 | pH 12,5 |
Salinit� (50% de r�duction de rendement) | 17,5 mScm | |
Salinit� (ayant surv�cu) | 47,5 mScm-1 | |
Teneur en sodium | 33% (�change Na) | |
Teneur en magn�sium | 2.400 mgkg-1 (Mg) | |
M�taux lourds | ||
Arsenic | 100 250 mgkg-1 | |
Cadmium | 20 mgkg-1 | |
Cuivre | 35 50 mgkg-1 | |
Chrome | 200 600 mgkg-1 | |
Nickel | 50 100 mgkg-1 | |
Mercure | > 6 mgkg-1 | |
Plomb | > 1.500 mgkg-1 | |
S�l�nium | > 74 mgkg-1 | |
Zinc | >240 mgkg-1 | |
Lieu | 15�S 37�S | 41�N 38�S |
Climat | ||
Pluviom�trie annuelle (mm) | 450 4.000 | 250 5.000 |
Gel (temp�rature au sol.) | 11�C | 14�C |
Vague de chaleur | 45�C | 55�C |
S�cheresse (sans pluie v�ritable) | 15 mois | |
Engrais | ||
Le v�tiver peut s�tablir dans des sols tr�s infertiles � cause de sa forte association avec le mycorhize | N and
P (300 kg/ha DAP) |
N et P. fumier |
Palatabilit� | Vaches laiti�res, bovins, chevaux, lapins, moutons, kangourous | Vaches, bovins, ch�vres, moutons, cochons, carpes |
Valeur nutritionnelle | N = 1,1 % | Prot�ine brute 3,3 % |
P = 0,17 % | Graisse brute 0,4 % | |
K = 2,2 % | Fibre brute 7,1 % |
3.5 Autres caract�ristiques sp�ciales |
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Le
V�tiver est �galement tr�s r�sistant aux attaques
provenant des insectes et des maladies. A ce jour aucune
infestation majeure na �t� enregistr�e et il a
�galement �t� d�montr� son haut degr� de
r�sistance aux attaques de n�matodes. A Madagascar,
alors que les r�coltes et les mauvaises herbes avaient
�t� d�vast�es en 1998, le v�tiver, y compris les
jeunes pousses, navait pas �t� d�vor�. Les
recherches actuelles ont �galement prouv� que son
association �troite avec le mycorhize explique la raison
pour laquelle le v�tiver est capable de survivre et de
se d�velopper dans certaines conditions tr�s
difficiles. Des recherches sont en cours en Australie visant � isoler les couches de mycorhize les plus efficaces pouvant �tre utilis�es comme moyens de protection dans diff�rentes conditions difficiles. |
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4.0 Son potentiel de transformation en mauvaises herbes |
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Il
est tr�s important que les plantes utilis�es pour la
conservation des sols et des eaux ainsi que pour la
r�habilitation des terres ne deviennent pas de mauvaises
herbes dans le nouvel environnement. Par cons�quent il
est imp�ratif que seules les vari�t�s cultiv�es
infertiles puissent �tre utilis�es. A partir des trois
vari�t�s cultiv�es de v�tiver pr�sentes en Australie
un groupe infertile fut s�lectionn� et test� de fa�on
rigoureuse pendant 8 ann�es en vue de d�terminer son
infertilit� avant sa mise en application � grande
�chelle. Cette vari�t� cultiv�e infertile fut
enregistr�e sous le nom de Monto v�tiver en Australie.
Par cons�quent l�tablissement du Monto v�tiver
se fait par voie v�g�tale uniquement, en utilisant des
divisions racinaires ou des boutures. Le Monto v�tiver
est ais�ment brout� par le b�tail, les vaches
laiti�res, les moutons et les chevaux de m�me que par
certains animaux natifs du pays. Le v�tiver fut introduit � Fidji il y a plus de cent ans et fait lobjet dune grande utilisation depuis plus de 50 ans pour la conservation du sol et de leau. Le v�tiver ne sest pas transform� en mauvaise herbe ni na montr� un potentiel en vue dune telle transformation. |
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5.0 Tol�rance � l�gard de mauvaises conditions de sol |
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5.1 Acidit�, toxicit�s du magn�sium et de laluminium |
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Avec une quantit� ad�quate de N et de P. le v�tiver peut se d�velopper dans des sols poss�dant un degr� �lev� dacidit� ainsi quun degr� �lev� dAl et de Mn extractibles. La croissance du v�tiver ne fut pas affect�e et aucun sympt�me �vident ne fut observ� lorsque le Mn extractible dans le sol avait atteint 578 mgKg-1, le pH du sol un niveau aussi bas que 3.3, le Mn de la plante un niveau de 890 mgKg-1 et le pourcentage de saturation de laluminium de la plante 68%. Donc le v�tiver qui est en mesure de r�sister � ces conditions extr�mes, aussi bien au niveau du sol quau niveau de la plante, peut �tre utilis� dans le cadre de la r�habilitation de terres hautement contamin�es. | |
5.2 Salinit� et teneur en Sodium |
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Les
r�sultats des essais en serre ont d�montr� que des
niveaux de salinit� du sol sup�rieurs � ECse
= 8 dSm-1 affectent de fa�on n�gative la
croissance du v�tiver tandis que des valeurs ECse
de 10 et 20 dSm-1 r�duisent le rendement
respectivement de 10% et 50%. Ces r�sultats d�montrent
que le v�tiver peut se comparer valablement �
dautres cultures et esp�ces de p�turages
produites en Australie et connues pour leur degr� de
tol�rance au sel tr�s �lev� (Tableau 2). Des recherches r�alis�es dans une
mine de charbon hautement sodique et au pourcentage de
sodium �changeable s�levant � 33%, ont
d�montr� que tandis que le gypse naffectait pas
la croissance du v�tiver, N et P en revanche
augmentaient consid�rablement son rendement. La seule
application de DAP (phosphate de di ammonium ) � 100
kgha-1 multipliait le rendement de mati�re
s�che du v�tiver par 9 allant de 5.4 � 48.9g par pot.
Des pourcentages plus �lev�s de gypse et de DAP
nont pas am�lior� la croissance du v�tiver
davantage. Un sol au ESP plus �lev� que 15 est
consid�r� comme �tant fortement sodique. En outre, la
teneur en sodium de cette surcharge est davantage
aggrav�e par le niveau tr�s �lev� de magn�sium (2400
mgKg-1). |
Tableau 2: Niveau de tol�rance au sel du v�tiver compar� � quelques esp�ces de cultures et de p�turages produites en Australie |
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Esp�ces | ECse du sol (dSm-1) |
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Seuil salin |
50% de r�duction du rendement |
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Le Bermuda (Cynodon dactylon) | 6,9 |
14,7 |
Le Rhodes (C.V. Pionnier) (Chloris guyana) | 7,0 |
22,5 |
Le Bl� allong� (Thynopyron elongatum) | 7,5 |
19,4 |
Le Coton (Gossypium hirsutum) | 7,7 |
17,3 |
LOrge (Hordeum vulgare) | 8,0 |
18,0 |
Le V�tiver (Vetiveria zizanioides) | 8,0 |
20,0 |
5.3 M�taux lourds |
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5.3.1 Niveaux de tol�rance |
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Le tableau1 montre que le v�tiver peut tol�rer des niveaux tr�s �lev�s de m�taux lourds dans le sol. Les r�sultats analytiques des m�taux lourds contenus dans les pousses et les racines confirment �galement la r�sistance extr�mement �lev�e du v�tiver face � ces �l�ments. Par exemple, le contenu toxique de lAs dans la plupart des plantes est compris entre l et l0 mgKg-1, pour ce qui concerne le v�tiver des niveaux allant jusqu� 72 mgKg-1 sont tol�r�s. De la m�me mani�re, pour ce qui concerne le Cd, le seuil toxique pour le v�tiver est de 48 mgKg-1 et pour les autres plantes il est situ� entre 5 et 20 mgkg-1. Un r�sultat impressionnant a montr� que tandis que les contenus toxiques du Cr et du Ni �taient respectivement de 18 et 347 mgKg-1, la croissance de la plupart des plantes �tait affect�e entre 0,02 et 0,20 mgKg-1 pour le Cr et entre 10 et 30 mgKg-1 pour le Ni. Le v�tiver avait le m�me niveau de tol�rance � l�gard du Cu que les autres plantes � savoir 15 mgKg-1. | |
5.3.2 R�partition des m�taux lourds dans la plante |
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La
r�partition des m�taux lourds dans la pousse et dans la
racine des plantes de v�tiver peut se subdiviser en
trois groupes:
Les incidences importantes de ces d�couvertes sont que lorsque le v�tiver est utilis� pour la r�habilitation des sites contamin�s avec des niveaux �lev�s dArsenic, de Cadmium, de Chrome et de Mercure, ses pousses peuvent �tre brout�es en toute s�curit� par les troupeaux ou cueillies pour servir de paillis du fait que ces m�taux lourds ne se sont pas d�plac�s au niveau des pousses. En ce qui concerne le Cuivre, le Nickel, le Plomb, le S�l�nium et le Zinc, leurs utilisations pour les buts initialement cit�s se limitent aux seuils fix�s par les agences environnementales ainsi quau niveau de tol�rance de lanimal concern�. En outre bien que le v�tiver ne soit pas un hyper accumulateur, il est possible de lutiliser pour lenl�vement de certains m�taux lourds situ�s dans des sites contamin�s et leur d�placement ailleurs en toute s�curit�, r�duisant ainsi de fa�on graduelle les niveaux de contamination. A titre d exemple les racines et les pousses de v�tiver peuvent accumuler plus de 5 fois les niveaux de chrome et de zinc contenus dans le sol. |
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6.0 Usages potentiels du v�tiver dans lIb�rie |
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6.1 Protection de lenvironnement |
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Il y a une pr�occupation mondiale concernant la contamination de lenvironnement par les d�chets urbains ainsi que par les sous-produits provenant des entreprises rurales, industrielles et mini�res, en particulier dans les �conomies � croissance rapide des pays en voie de d�veloppement. La majorit� de ces polluants sont constitu�s de niveaux �lev�s de produits chimiques et de m�taux lourds qui sont capables daffecter la flore et la faune ainsi que les �tres humains vivant dans les zones, dans les environs ou en aval des sites contamin�s. | |
6.1.1 La r�habilitation des sites d enfouissement et des terres contamin�es |
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Les
vieux sites denfouissement, les d�charges
industrielles telles que les tanneries et les usines
�lectrolytiques sont g�n�ralement contamin�s par des
m�taux lourds tels que l As, le Cd, le Cr. Le Hg,
le Pb et le Zn. Du fait que ces m�taux lourds sont
hautement toxiques pour l�tre humain, le
d�placement de ces m�taux hors des sites doit �tre
contr�l�. Le v�tiver fut utilis� avec succ�s en vue du contr�le des �rosions et des infiltrations dans un vieux site denfouissement � proximit� de Brisbane o� cela constitue une v�ritable pr�occupation pour la communaut� locale, du fait que les mat�riaux contamin�s et les infiltrations provenant du site avaient pollu� les voies terrestres et hydriques limitrophes. Plusieurs tentatives avaient �t� effectu�es durant les 20 derni�res ann�es pour r�habiliter les pentes lat�rales (70%) � laide de v�g�tation locale mais en vain. Des travaux de r�habilitation furent effectu�s en plantant des rang�es de v�tiver sur les pentes lat�rales en vue du contr�le de l�rosion. Pour le contr�le des infiltrations, du v�tiver fut plant� en masse au pied de la pente o� lon apercevait des infiltrations. Bien que le site denfouissement fut contamin�, le v�tiver avait pu s�tablir facilement et s�tait bien d�velopp� (une application de N et de P fut effectu�e au moment des plantations). Les pentes furent compl�tement stabilis�es au bout de 12 mois et la v�g�tation locale s�tablit naturellement entre les rang�es de haies. Au m�me moment, les infiltrations furent r�duites de fa�on substantielle durant la saison des pluies et furent �limin�es durant la saison s�che. A la fin de la stabilisation de la pente, des arbres et des arbustes locaux furent plant�s afin de compl�ter les travaux de r�habilitation. Pour cette application le v�tiver joue le r�le de plante pionni�re. Selon le m�me principe, d�paisses �tendues de v�tiver furent utilis�es en Australie pour absorber les fonds deffluents drain�s depuis les cuves septiques et les fermes d�levage intensif telles que les porcheries, les feedlots et les fermes laiti�res. |
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6.1.2 R�habilitation des d�chets miniers |
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Les
balles de m�me que les surcharges provenant du
traitement des mines contiennent souvent des niveaux
�lev�s de substances toxiques comprenant des m�taux
lourds. Le v�tiver fut utilis� avec succ�s dans le
cadre de la r�habilitation dun barrage minier dans
lequel le substrat �tait salin, hautement sodique, avec
des niveaux �lev�s de m�taux lourds et des niveaux
extr�mement bas en N et en P. Lusage conjoint de
paillis et dengrais a permis daugmenter la
croissance du v�tiver de 20tha-1, ce qui �tait 10 fois
sup�rieur aux autres esp�ces. Les vieilles balles aurif�res sont souvent extr�mement acides (pH 2.53.5) et contiennent peu de nutriments. Le reboisement de ces balles est tr�s difficile et souvent tr�s on�reux, la surface du sol nu �tant hautement encline � l�rosion. Ces balles sont souvent la source de polluants tels que larsenic, � la fois au-dessus et en dessous de lenvironnement local. Un bon �tablissement du v�tiver fut obtenu dans ce substrat tr�s hostile avec un niveau appropri� dapplication de chaulage et dengrais. |
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6.1.3 Epuration des eaux pollu�es |
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Le
v�tiver est dot� dune grande capacit� �
r�duire du PI soluble, jusqu� 99% au bout de
trois semaines et jusqu� 74% de N soluble apr�s 5
semaines. Ces d�couvertes d�montrent que le v�tiver a
un grand potentiel de purification des eaux eutrophiques
par lenl�vement de ces deux �l�ments qui en sont
les principaux polluants. [un nombre x de travaux
suppl�mentaires effectu�s en Tha�lande ont d�montr�
que le v�tiver pouvait absorber une quantit�
substantielle de Cd,de Hg et de Pb dans les eaux us�es. Le d�veloppement algal dans les rivi�res et dans les barrages constitue une pr�occupation de taille dans le monde, du fait que le N soluble et le P en particulier sont g�n�ralement consid�r�s comme �l�ments cl� dans leutrophisation de leau qui normalement provoque une croissance algale bleue-verte dans les cours deaux int�rieurs et dans les lacs. Lenl�vement de ces �l�ments par voie v�g�tale constitue la m�thode de contr�le du d�veloppement algal la moins on�reuse et la moins nocive � lenvironnement. Dans le cadre dexp�rimentations, des chercheurs chinois ont d�montr� que le v�tiver pouvait enlever des nutriments dissous et pouvait r�duire la croissance algale au bout de deux jours. Par cons�quent le v�tiver peut �tre utilis� de fa�on tr�s efficace pour contr�ler la croissance algale dans les eaux infest�es dalgues de couleur bleue-verte. En outre, ils ont �galement d�couvert que dans une source aussi riche en �l�ments nutritifs le v�tiver pouvait produire une grosse quantit� de biomasse pouvant aller entre 177t/ha et 354t/ha de mati�re s�che en six mois et �tait �galement capable denlever de grosses quantit�s de nitrog�ne dans les zones o� la surface de leau fluctue de fa�on saisonni�re. Cela du fait que le v�tiver contient 0,440,68% de prot�ine brute et 0,0680,076% de P se traduisant en 102t de N et 54t de P pouvant �tre enlev�s annuellement sur chaque hectare de v�tiver plant�. |
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6.1.4 Le contr�le de la pollution caus�e par les d�p�ts deffluents |
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Les
effluents provenant des eaux d�gouts et des
�quipements de traitement septique ont des niveaux
�lev�s en nutriments et � moins de vraiment enlever ou
de retenir ces polluants ils deviennent une source
majeure de contamination de lenvironnement local.
Le v�tiver fut utilis� de fa�on tr�s efficace dans la
r�duction et dans la ma�trise des effluents provenant
dun ensemble de cuves septiques se trouvant dans un
camp de vacances � Queensland, en Australie. Les fermes d�levage intensif telles que les porcheries, les fermes laiti�res et les feedlots produisent des effluents avec des niveaux �lev�s en nutriments et constituent une source majeure de contamination � lenvironnement local. En Australie le v�tiver fut utilis� pour pi�ger des mati�res grossi�res provenant de ces fermes sur des terres s�ches et aussi pour enlever les �l�ments N et P contenus dans les �tangs deffluents. En fait le v�tiver est la composante principale du plan de gestion environnementale dune tr�s grande porcherie contenant un cheptel de 12000 truies dans le Queensland m�ridional. |
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6.2 La conservation de leau pour les arbres fruitiers et les vergers |
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Dans les r�gions � faible pluviom�trie dAsie et dAfrique les haies de v�tiver, lorsquelles sont plant�es soit en longues rang�es soit en demi-cercles autour des arbres fruitiers, ont augment� les rendements de lordre de 20%. Toujours en utilisant le m�me principe, des haies de v�tiver furent �tablies dans une amandaie en Espagne en 1995. | |
6.3 La stabilisation dinfrastructures |
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Les
causes principales dinstabilit� des pentes raides
sont l�rosion superficielle et la faiblesse
structurelle de la pente. Alors que l�rosion
superficielle provoque souvent des �rosions de rigoles
et de ravines, la faiblesse structurelle quant � elle va
causer des mouvements de masse ou des glissements de
terrain. Des recherches r�alis�es en Malaisie sur la r�sistance � la traction et � la cisaille des racines du v�tiver ont montr� que la r�sistance moyenne � la traction des racines du v�tiver est approximativement �gale au sixi�me de celle de lacier l�ger. Cela montre que les racines du v�tiver sont aussi r�sistantes ou m�me plus r�sistantes que celles de beaucoup desp�ces de bois dur qui ont fait leurs preuves dans le renforcement racinaire au niveau des pentes raides. Lors dun test de r�sistance au sol ils ont d�couvert que la p�n�tration racinaire dune haie de v�tiver de deux ans avec un espacement de 1 Scm peut augmenter la r�sistance � la cisaille du sol dans une bande s�paratrice adjacente de 50 cm de 90% � 0,25m de profondeur. Il fut �galement d�couvert que le v�tiver pouvait cro�tre verticalement sur des pentes de plus de 150% dinclinaison. Il grandit plus vite et assure un meilleur renforcement faisant de lui un meilleur candidat pour les stabilisations des pentes que les autres plantes. Une autre de ses caract�ristiques moins bien connue et qui le d�marque des autres racines darbres est son pouvoir de p�n�tration. Sa force inn�e et sa vigueur lui permettent de sinfiltrer dans des sols difficiles, dans une bat�e dure ou dans des couches rocheuses. Il a m�me r�ussi � sinfiltrer � travers le pav� de b�ton goudronn�. Il fut remarqu� que les racines de v�tiver se comportent de la m�me mani�re que les clous et les goujons de 23 m de profondeur g�n�ralement utilis�s dans une 'approche radicale' dans des travaux de stabilisation de pentes. En Espagne, le v�tiver fut �tabli avec succ�s par voie dirrigation � Lorca et El Chopillo o� lon enregistre des temp�ratures allant de 14�C en hiver � 47�C en �t�. Une fois �tabli, le v�tiver sest bien d�velopp� sans irrigation additionnelle et a stabilis� efficacement une autoroute � 1.5:1 (62%) . Une excavation a montr� que les racines du v�tiver sont all�es jusqu� 1.7 et 2.1m de profondeur apr�s 9 mois de croissance. Ces r�sultats montrent quapr�s une irrigation initiale le v�tiver peut s�tablir et poursuivre sa croissance sous ces temp�ratures extr�mes et que l humidit� conserv�e pendant les pluies dhiver �tait suffisante pour permettre au sol de cro�tre activement durant les mois d�t�. En Chine, beaucoup dexemples montrent que son syst�me racinaire fibreux et fort p�n�tre et se noue � la terre � une profondeur allant jusqu� trois m�tres et peut r�sister aux effets tunnel et aux craquages. Le v�tiver forme rapidement une haie dense, permanente et par cons�quent constitue une plante excellente pour la stabilisation des banquettes de s�curit�. En outre il est moins cher dutiliser le v�tiver car le co�t de stabilisation engendr� par les m�thodes conventionnelles peut �tre r�duit de 90% lorsque le v�tiver est utilis� comme biotechnique. Puisque ces �l�ments sont bas�s sur la diff�rence entre les co�ts locaux, des �conomies similaires peuvent �tre r�alis�es dans lIb�rie. |
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6.4 La r�habilitation des terres arides et des zones d�sertiques |
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Lorsquils
sont plant�s en rang�es les plants de v�tiver
formeront une haie, une barri�re poreuse vivante qui
ralentit et �parpille les eaux de ruissellement et
pi�ge les s�diments. Du fait que les eaux sont
ralenties, son pouvoir �rosif est r�duit et aussi les
haies donnent plus de temps � leau pour
quelle puisse sinfiltrer dans le sol et enfin
toutes sortes de mat�riaux �rod�s sont pi�g�s. Par
cons�quent une haie efficace r�duira l�rosion du
sol, conservera lhumidit� du sol et pi�gera les
s�diments sur place. Il existe trois m�thodes qui permettent au v�tiver dam�liorer la r�habilitation des terres arides d�grad�es ainsi que la reconqu�te ou larr�t de la propagation de la d�sertification: |
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6.4.1 La propagation et lam�lioration de linfiltration des eaux de ruissellement |
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Lune
des principales raisons pour lesquelles la reforestation
des terres arides d�grad�es ainsi que des lisi�res du
d�sert ne se produit pas de fa�on naturelle est la
perte deau superficielle provoqu�e par une lente
infiltration de leau. Cela est d� � une mise �
nu de la cro�te superficielle provenant dun
surp�turage ou dune �rosion �olienne. La lente
infiltration provoquera un ruissellement excessif qui
souvent se concentre dans des d�pressions ou des rigoles
et tr�s rapidement s�chappe de la terre et
constitue ainsi une perte pour la zone o� son besoin est
crucial dans le processus de r�habilitation. Une
r�partition convenable des haies de v�tiver ralentira
et �parpillera leau concentr�e dans ces
d�pressions et dans ces rigoles vers dautres
endroits du terrain. Ainsi elle aura plus de temps pour
sinfiltrer et aller en profondeur l� o� il sera
peu probable quelle se perdra pour cause
d�vaporation superficielle. Au fil du temps cette humidit� du sol pi�g�e va am�liorer davantage la structure du sol qui fournira un meilleur environnement en vue dune reforestation soit par voie dintroduction de plantes soit de fa�on naturelle via des graines provenant des environs. En Australie les m�mes principes furent appliqu�s dans le cadre dune pratique appel�e 'Shallow pending' au cours de laquelle des structures de r�tention en terre de petite taille furent construites en vue de collecter et de cr�er de fa�on provisoire des �tangs � partir des eaux de ruissellement. Cette pratique fut entreprise avec succ�s pour r�habiliter les terres arides dans les zones d�sertiques et semi-d�sertiques dans le centre de lAustralie. |
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6.4.2 D�tournement et concentration de leau |
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Les haies de v�tiver lorsquelles sont plant�es sur une pente � faible inclinaison (0,20,5%) peuvent servir de structures de d�tournement tr�s efficaces pour collecter et d�tourner leau afin de prot�ger les zones critiques telles que les t�tes de rigoles ainsi que pour concentrer les eaux de ruissellement dans les endroits o� la r�habilitation constitue une priorit� essentielle ou dans les captages de recharge afin dam�liorer les fournitures deau souterraine. Cette derni�re pratique fut r�alis�e avec succ�s dans la zone semi-aride indienne afin dam�liorer les fournitures deaux dans les puits villageois situ�s en aval de la pente. | |
6.4.3 R�tention de s�diments |
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Les
tarares de limon form�s � partir des s�diments retenus
et qui proviennent � la fois de l�rosion hydrique
et �olienne sont des sites importants pour la
reforestation des mani�res suivantes:
Lexp�rience en Australie et dans le monde a d�montr� que ces tarares de limon sont les premi�res zones � �tre colonis�es par les plantes locales ou par les esp�ces sem�es. Du fait que ces tarares de limon se sont d�velopp�s en amont le processus de reforestation a continu� � se r�pandre de fa�on naturelle avec le temps. |
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6.4.4 Fourniture dombre |
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On
oublie souvent lombre comme facteur important de
r�ussite de la reforestation dans les climats chauds et
secs des environnements arides et semi-arides. En Afrique
du Sud, Kimberlite, le d�chet rocheux provenant de
lexploitation diamantif�re, est de couleur noire.
En �t� lorsque le soleil est � son apog�e des
temp�ratures sup�rieures � 55�C ont �t�
enregistr�es en surface. Dans ces conditions-l� tr�s
peu de plantes parviennent � s�tablir � partir
des graines en particulier. Pourtant le v�tiver a
r�ussi � s�tablir de fa�on positive sur le
Kimberlite par voie dirrigation, mais ce qui est
encore plus int�ressant cest que lon a
constat� que dans les zones voisines de certaines haies
certaines herbes et dautres plantes se sont
�tablies de fa�on spontan�e. En examinant cela de plus
pr�s il fut d�couvert que ces plantes �taient surtout
situ�es � proximit� des haies qui fournissaient une
bonne quantit� dombre indiquant ainsi que les
haies de v�tiver �taient en mesure de prot�ger les
jeunes plants du soleil ardent. En Australie il a �t� d�montr� que les haies de v�tiver pouvaient fournir une quantit� suffisante dombre aux moutons se trouvant dans des p�turages sans arbres des tropiques o� le stress li� � la chaleur pouvait r�duire la reproduction des agneaux de 30%. Par cons�quent partout o� cela �tait possible des haies de v�tiver devaient �tre plant�es sur laxe g�n�ral nord-sud afin de maximiser leffet b�n�fique de lombre. |
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6.4.5 La protection du sol de l�rosion �olienne et des plantes du d�capage et de lamoncellement de sables |
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Les vents violents en zone aride et d�sertique portent souvent un pr�judice � la croissance de la plante � cause de leur pouvoir �rosif sur la couche superficielle du sol, de lass�chement de lhumidit� du sol que cela provoque et enfin des d�g�ts physiques caus�s aux plantes, en particulier les plus jeunes. Les haies de v�tiver ont �t� utilis�es de fa�on efficiente comme barri�res �oliennes afin de r�duire l�rosion due au vent dans les zones semi-arides tropicales dAustralie et aussi pour prot�ger les r�coltes du d�capage et de lamoncellement des sables de dunes c�ti�res en Chine. | |
7.0 Conclusion |
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7.1 Protection de lenvironnement |
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Le v�tiver a �t� utilis� avec beaucoup de r�ussite pour la protection de lenvironnement dans beaucoup de pays et pr�sente un grand potentiel pour lIb�rie. En raison du climat m�diterran�en sa r�ussite d�pend enti�rement de la phase de constitution. Une fois constitu� avec succ�s, le v�tiver fournira une m�thode peu on�reuse et naturelle pour la protection de lenvironnement, en particulier dans le domaine de la r�habilitation des terres contamin�es. | |
7.2 Le caract�re appropri� du v�tiver dans la r�habilitation des zones d�sertiques arides et semi-arides dans lIb�rie |
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Avec
des applications appropri�es le v�tiver peut soit
vaincre soit am�liorer lenvironnement hostile des
zones limitrophes du d�sert. Donc il poss�de un grand
potentiel dans la r�habilitation des zones d�sertiques
arides et semi-arides dans lIb�rie. Les r�sultats
provenant de Lorca montrent quune fois constitu�
le v�tiver peut survivre � des conditions difficiles et
ne compter que sur lhumidit� collect�e pendant
lhiver en vue de sa croissance l�t�. Bien que le gel arr�te la croissance du v�tiver pendant lhiver, les haies de v�tiver demeurent des barri�res efficaces pour faire le travail consistant � r�pandre ou d�tourner les eaux de ruissellement pour la conservation de leau de pluie. Leau conserv�e dans les tarares de limon va promouvoir la constitution de semis au printemps et en d�but d�t�. La croissance du v�tiver reprendra en �t� avec comme support lhumidit� contenue dans le sous-sol sans pour autant concurrencer les esp�ces nouvellement �tablies au niveau des tarares de limon. A cet �gard, le v�tiver devrait �tre consid�r� comme plante pionni�re. Il est plant� afin de modifier lenvironnement hostile pour permettre aux plantes end�miques de s�tablir naturellement. A cause de ses caract�ristiques uniques le v�tiver permet dam�liorer des conditions extr�mement hostiles en conservant lhumidit� du sol, en arr�tant l�rosion du sol - quelle soit �olienne ou hydrique - et enfin en pi�geant les graines arides des sols �rod�s. |
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8.0 Selected Publications on Vetiver Research, Development and Applications: | |
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